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Retour sur la formation « LE JEUNE ENFANT ET LES ÉMOTIONS » par Miriam Rasse

« LE JEUNE ENFANT ET LES ÉMOTIONS » PAR MIRIAM RASSE :Psychologue et formatrice à l’association Pikler-Loczy

pikler.fr/Association

  • Les émotions du jeune enfant sont débordantes, envahissantes, les enfants ne savent pas d’où elles viennent et ne savent pas les maitriser et peuvent s’y perdent ! Aujourd’hui, c’est validé par les neurosciences !
  • Ces expressions intenses peuvent déstabiliser les adultes alors que les enfants ont besoin d’être compris pour être accompagnés dans la communication.
  • Comment reconnaître ces émotions, les accueillir, les accompagner, pour aider l’enfant à se comprendre et se sentir compris pour les transformer si elles deviennent trop envahissantes ou débordantes ?
  • Les émotions jouent un rôle important dans la communication et protègent la vie psychique et physique.
  • Il y a des émotions primaires comme la peur, la joie, la tristesse…
    • La peur est une réaction d’alerte,
    • La colère est une réaction à une frustration, c’est une revendication de soi et l’expression d’un besoin ou d’une envie non prise en compte, ce n’est pas un caprice.
  • Et des émotions plus complexes, comme la jalousie, c’est une demande de reconnaissance, c’est une façon d’être assuré d’avoir sa place.
  • Toutes les émotions doivent être acceptées, mais certains comportements ne sont pas acceptables. Exemple : un enfant tape
    • Ne pas juger l’enfant « tu es méchant »
    • Mais juger son comportement « tu n’as pas le droit de taper »
  • C’est grâce à la réponse de l’adulte que le jeune enfant comprend ce dont il a besoin, il va ainsi organiser son monde interne et communiquer de façon de plus en plus précise.
  •  Le rôle de l’adulte est d’être attentif pour canaliser l’émotion et permettre à l’enfant de relier un approuvé à sa cause.
  • Bien avant la parole, le bébé parle avec son corps. C’est quand on regarde l’enfant qu’on l’écoute il ne fait jamais les choses par hasard.
  • L’enfant doit être pris en compte dans ce qu’il exprime, il se sent alors compétent, il a de l’estime de soi, l’enfant est reconnu, et ainsi l’adulte soutient ses qualités de communication et l’aide dans sa socialisation.
    • A contrario, un enfant peut se soumettre quand l’adulte ne reconnaît pas son comportement non verbal (enfant sage)
    • L’opposition d’un enfant est l’expression qui dit ce qu’il est, lui ! Il s’affirme.
    • Quand un enfant ne sent pas ses émotions accueillies par l’adulte, il se sent seul et peut perdre la confiance dans l’adulte
  • L’adulte est le médiateur pour que l’enfant comprenne l’existence de l’autre et la différenciation
    Exemple : Un enfant prend un jeu à un autre enfant.  
    Lui parler de son envie, de son émotion : « Tu as envie de ce jeu mais l’autre joue avec » importance de la différenciation entre soi et l’autre.
    Lui annoncer une règle, il transforme son geste : « tu peux trouver un jeu semblable ou attendre que l’autre ait terminé de jouer ». L’adulte n’est pas un gendarme, ni un juge…
  • L’adulte est un allié de l’enfant,
    • Il accueille l’enfant dans son émotion.
    • Il l’accompagne dans sa construction, dans sa socialisation.
    • Il ne peut pas banaliser ce qu’il lui arrive. Exemple : Si un enfant tombe : « ce n’est pas grave », « ce n’est rien » Effectivement ce n’est peut-être rien mais l’enfant peut être vexé, déçu.
  • Il est là, pour le rassurer, par exemple, au moment d’une séparation et accueillir ses pleurs.
  • Mais il ne peut pas transformer l’émotion de l’enfant « ne pleure pas ! Tu sais que maman va revenir » ou « Calme toi ! » Difficile quand on est « hors de soi », l’enfant a besoin de l’adulte pour se reconstruire pour réorganiser son monde interne qui est en morceaux à ce moment-là.
  • Partager l’émotion de l’enfant suppose un engagement émotionnel de l’adulte (empathie).
  • Les émotions de l’enfant viennent parfois rencontrer nos propres émotions, d’où parfois :
    • Confusion
    • Agacement
  • Les comportements difficiles des enfants peuvent nous inquiéter, nous faire peur et nous rendre impuissants.
  • L’adulte peut chercher à se protéger, il faut pouvoir partager ses émotions avec d’autres. En parler, c’est penser ensemble.
  • Importance du jeu : Mise en scène de leurs émotions (de leur expression, de leur élaboration) Taper sa poupée, faire un pistolet avec ses lego…
  • Importance du livre : Les livres viennent parler des émotions aux enfants, Ils ne sont pas seuls avec leurs émotions, elles sont vécues par des personnages.
    • Les livres autorisent toutes les émotions
    • Les livres mettent des mots sur leur « approuvé »
    • Les livres ouvrent à l’altérité
    • Les livres donnent une distance (ce n’est pas moi, c’est le livre)
    • Les livres ne sont pas un pansement
  • Importance pour l’adulte d’être disponible à la lecture (il lit avec son corps) et à l’enfant qui lit lui-aussi avec son corps
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